INTERVIEW. Delphine, participante de la saison 16 de L’amour est dans le pré diffusée sur M6 en 2021, a accepté de faire la fête avec les agriculteurs à l’occasion des 20 ans de l’émission. Rencontrée sur le tournage, elle se confie à Télé-Loisirs sur son quotidien et sa relation avec sa nouvelle compagne, Sandrine.
Les belles histoires seront célébrées en grande pompe les lundis 8 et 15 décembre prochains. À ces dates, M6 diffusera les 20 ans de L’amour est dans le pré en deux parties, avec près de cent personnes réunies pour l’anniversaire de l’émission incarnée par Karine Le Marchand. L’animatrice prendra des nouvelles de certains visages phares du programme, dont Delphine, arboricultrice du Tarn-et-Garonne ayant participé à la saison 16. Après avoir eu un coup de cœur pour Ghislaine durant le séjour à la ferme, elle était finalement venue seule au bilan. Elle avait alors dit vouloir quelqu’un de “simple et jovial“, ce qui semble parfaitement correspondre à la description de sa nouvelle compagne, Sandrine. Les deux femmes racontent la naissance de leur relation auprès de Télé-Loisirs, ainsi que l’impact que Delphine, première candidate homosexuelle du programme, a eu sur des téléspectatrices.
Delphine (L’amour est dans le pré 2021) se confie sur son nouveau projet : “Depuis l’inflation, c’est difficile“
Télé-Loisirs : Qu’est-ce que ça vous fait de vous retrouver parmi les 100 personnes invitées aux 20 ans de L’amour est dans le pré ?
Sandrine : C’est la première fois que je participe à un événement relatif à L’amour est dans le pré, je suis ravie. J’ai regardé beaucoup de saisons et effectivement, je les vois en vrai… Mais je ne fais pas ma groupie !
Vous êtes arboricultrice. Comment les choses se passent-elles sur l’exploitation ?
Delphine : Je ne vais pas dire que ça va bien parce que l’agriculture ne va pas très bien. Je suis en bio et il prend une belle claque. On a connu des années un peu plus florissantes. Et puis on a eu deux canicules, les productions ont bien pâti, la saison du raisin a été avancée d’au moins trois semaines. Le consommateur mangeait encore du melon pendant que le raisin était prêt. Le raisin ne plaisait pas donc il ne s’est pas vendu. En conventionnel, ils peuvent mettre des produits dans le raisin pour le conserver. Nous, on n’a rien.
Pourriez-vous vous mettre à l’agriculture conventionnelle pour améliorer la situation ?
Delphine : Non, je n’y suis jamais allée. C’était bio ou rien, c’était un choix pour. Je n’ai pas de regret mais le truc, c’est que ce n’est pas une production qui se démocratise. Depuis l’inflation, c’est difficile. J’ai vendu la ferme, c’est en cours. Il y a un repreneur en bio, c’est super. Et donc on se réinstalle ensemble sur un autre secteur. Ce n’est pas loin, on change de département, on sera seulement à une vingtaine de kilomètres de là où on est.
Sandrine : Les terres vont se vendre et après, il restera la maison avec une belle vue.
Tout sera à faire dans votre nouveau chez-vous ?
Sandrine : Il y a quasiment tout à faire, oui. Mais on est contentes.
Delphine : Il y a quelques vergers à l’abandon. C’est un nouveau départ. On est ravies de monter le projet à deux.
Quel va être le degré d’implication de Sandrine ?
Sandrine : Je ne viens pas du tout de l’agriculture. Mes grands-parents étaient agriculteurs mais c’est une voie que mes parents n’ont pas suivie. Moi, je n’y avais pas forcément pensé jusqu’à maintenant mais depuis que je suis avec Delphine, j’ai envie de m’impliquer. J’étais dans les assurances avant. On verra comment les choses se feront, ça se fera naturellement je pense. Les choses vont se mettre en place petit à petit.
Delphine (L’amour est dans le pré 2021) en couple avec Sandrine, sa nouvelle compagne : “Les choses se sont faites petit à petit“
Pouvez-vous nous raconter les coulisses de votre rencontre ?
Sandrine : C’est grâce à L’amour est dans le pré. J’ai vu que Delphine faisait la saison 16 en 2021. Moi, je ne voulais pas passer à la télé donc j’ai laissé faire la saison. Je regardais, bien évidemment et j’ai vu le bilan. À la fin, je me suis dit que j’allais lui écrire. J’ai écrit à M6 qui a transmis à Delphine et qui m’a rappelé deux semaines après.
Delphine : Ma saison, c’était après le confinement. J’étais la première fille homo et il y a eu à peu près 600 lettres. Et il n’y en a qu’une qui m’a plu. C’est vrai qu’elle ne voulait pas passer à la télé. Quand j’ai vu sa lettre, j’ai dit “waouh”. Ce n’était pas que sa lettre, c’était la photo ! [Elles rient.] Les lettres sans photo, je ne les lisais pas. Je vois les trois belles photos de Sandrine… photographiée par son ex ! Il y avait quelque chose.
Quand vous êtes-vous vues pour la première fois ?
Sandrine : À peu près trois semaines après notre premier appel, je suis venue chez elle pendant mes vacances. Moi, je viens de la Franche-Comté, de Besançon. Je ne savais pas où était le Tarn-et-Garonne donc j’ai regardé où ça se situait ! [Elle rit.]
Peut-on parler de coup de foudre entre vous ?
Delphine : Les choses se sont faites petit à petit. On s’est apprivoisées. La première rencontre était fin 2021.
Vous pouvez donc dire merci à L’amour est dans le pré ?
Sandrine : Oui, c’est pour ça qu’on est là aujourd’hui. Merci à l’émission de nous avoir permis cette rencontre et de vivre cet amour.
Delphine : On se serait jamais rencontrées autrement.
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Quelles sont les passions que vous partagez ?
Sandrine : Je n’avais jamais trop fait de moto, je n’ai pas le permis mais j’adore être derrière Delphine et faire de la moto. C’est génial. On n’a pas eu trop le temps cet été parce qu’on travaille.
Delphine : Et puis en hiver, ça caille ! [Elles rient.]
Sandrine : On a aussi une nouvelle passion, le pickleball. C’est un sport de raquettes qui vient des États-Unis. Le terrain est beaucoup plus petit qu’un terrain de tennis. C’est festif, c’est joyeux. Je m’y suis mis l’année passée et j’adore ça. Et Delphine commence. On est dans un club actif et on fait nos premiers tournois. C’est cool de partager ça ensemble.
Vous reconnaît-on toujours dans la rue ?
Sandrine : Ça arrive et ça surprend toujours Delphine. Quatre ans après, les gens sont toujours autant physionomistes ! Les gens la reconnaissent parfois à la voix. Ils se disent qu’ils connaissent son rire et quand ils la voient, ils s’en rendent compte.
Delphine : J’ai aussi reçu des lettres de remerciements de la part de femmes hétérosexuelles qui me disaient “merci, je vais quitter mon mari“. Elles me remercient de mon courage. On ne peut pas s’imaginer l’impact que ça peut créer chez les autres. J’étais tout à fait surprise et jamais porte-drapeau. Mais le fait d’être soi permet ça.
Avez-vous pour projet de vous marier ?
Sandrine : On n’y pense pas du tout pour l’instant.
Delphine : On est pacsées. On l’a fait le 31 décembre 2024 et le soir, on a fait la fête !