INTERVIEW. Laurent, que l’on surnomme Lolo depuis sa participation à L’amour est dans le pré en 2019, apparaît sur M6 pour les 20 ans de l’émission. Il témoigne auprès de Télé-Loisirs à propos de son expérience, ses difficultés professionnelles et son lien avec Karine Le Marchand.
Il fait partie des visages préférés du public de L’amour est dans le pré. Six ans après sa participation au dating champêtre en 2019, Laurent, surnommé Lolo, a bien répondu présent pour les deux soirées spéciales consacrées aux 20 ans de l’émission diffusées ces lundis 8 et 15 décembre sur M6. Rencontré lors du tournage mi-septembre dans la Drôme, l’agriculteur s’est remémoré son expérience datant d’il y a six ans déjà. Il en a profité pour rendre un bel hommage à Karine Le Marchand. Au-delà de l’amour qu’il a trouvé plus tard auprès de Céline, le dating champêtre a été un véritable catalyseur pour lui. Il raconte pourquoi à Télé-Loisirs.
Laurent s’exprime sur sa participation à L’amour est dans le pré 2019 : “Je me suis senti en confiance tout de suite“
Télé-Loisirs : Qu’est-ce que ça vous fait de vous retrouver aux 20 ans de L’amour est dans le pré six ans après votre participation à l’émission ?
Laurent : C’est un honneur d’être ici, c’est vraiment une marque d’affection qu’on m’apporte. Karine prend régulièrement de nos nouvelles pour savoir si on va bien, si on a un problème. On est très liés d’amitié, on s’appelle régulièrement, que ce soit pour des raisons professionnelles ou privées. Elle m’a apporté beaucoup de solutions à tous mes problèmes. Je lui dois énormément.
Quels sont ses conseils ?
J’ai une assez grande ferme en Bourgogne en vaches, en brebis et en céréales. Et on s’aperçoit que maintenant, quand on est seul, on a énormément de boulot. Il vaut mieux voir plus petit et essayer de faire de la diversification avec nos produits. La diversification apporte énormément aux agriculteurs. Karine est porteuse d’un projet, celui de faire rentrer des agriculteurs dans un rayon de 100 kilomètres dans toutes les grandes surfaces pour que tout le monde puisse vendre ses produits. Jamais personne n’a pensé à faire des choses comme ça chez nos politiques. Elle se bat pour la cause agricole, elle nous défend énormément. Personne ne nous a jamais autant défendu que Karine. Ça m’émeut à chaque fois d’en parler. Vraiment, elle est au top.
Quel est le souvenir le plus fort que vous gardez du tournage de votre saison ?
On était l’année d’avant le Covid donc on a ouvert les lettres tous ensemble. C’étaient des beaux moments de communication au début pour se connaître et se trouver. J’avais l’impression qu’on était très proches les uns les autres. Je me suis senti en confiance tout de suite et je me suis dit que ça allait être un changement dans ma vie de vivre une émission comme ça, qu’on regardait à la télé. Ça rend tellement de gens heureux au milieu des campagnes qui cherchent l’amour comme tout le monde. Je ne regrette rien aujourd’hui.
Laurent (L’amour est dans le pré 2019) : “J’ai dévoilé des choses que les agriculteurs n’osaient pas dire”
Qu’est-ce que l’émission a changé sur le plan personnel ?
Je n’ai pas changé de nature mais je me suis affirmé. Je me sentais tout le temps renfermé. Je n’osais pas dire mes sentiments. Je n’étais pas expansif. Lorsqu’on a tourné mon portrait ensemble, Karine a mis en pause le tournage. Elle m’a dit qu’elle était là pour m’apaiser et que je me dévoile pour rencontrer quelqu’un. Rien qu’avec ça, j’ai évolué et je me suis lâché. Je ne pense pas avoir changé mais je me suis beaucoup ouvert et affirmé.
Et sur le plan professionnel ?
Un an après l’émission, on a ouvert une cagnotte. On a fait une fête à la Ferme Solidaire mi-septembre 2020, ce qui m’a beaucoup sorti de ma situation. Je leur dois une fière chandelle et je suis resté très copain avec eux. C’est grâce à eux que je m’en sors aussi. Et grâce à tout mon entourage et les fans de l’émission qui m’ont beaucoup apporté. J’ai dévoilé des choses que les agriculteurs n’osaient pas dire, qu’on pouvait être en difficulté financière. Ce n’était pas ça dans les générations d’avant. Il ne fallait pas dire qu’on avait des problèmes. Il ne fallait pas dire qu’on avait besoin d’être soutenus psychologiquement pour avancer. Maintenant, on a des cellules psychologiques grâce à la MSA [la mutualité sociale agricole, NDLR]. Heureusement qu’on les a pour s’occuper de nous. Je vois une psychologue, je ne m’en cache pas. Il faut que les agriculteurs dévoilent leur vie quotidienne. Il ne faut pas avoir peur de s’ouvrir.
Votre situation financière est-elle toujours difficile ?
Ça reste toujours un peu difficile parce qu’à cette époque-là, j’avais des grosses difficultés financières comme beaucoup d’agriculteurs. Mais j’ai eu un passé très dur lors d’une relation passée, à l’époque où j’ai eu mes enfants. J’ai un fils de 18 ans, une fille de 16 ans et mon divorce a été très compliqué avec des coûts financiers élevés. Ça m’a suivi pendant un certain nombre d’années. J’ai accumulé, accumulé, accumulé et je ne remboursais plus mes dettes. Ça m’a permis d’effacer beaucoup de dettes en ayant à côté des échéanciers avec d’autres fournisseurs, en rétablissant les crédits à un peu plus de longue date. Aujourd’hui, j’arrive à réinvestir dans la ferme, j’arrive à voir plus loin dans l’avenir, notamment grâce à la diversification qui m’a permis d’avoir un peu plus de souplesse financière, pour essayer de mieux faire les courses, de manger plus sainement et de payer mieux mes factures.
